Compétences

Combattant chevronné, il maîtrise parfaitement son épée à deux mains, et ses talents d'escrimeurs vont de paire avec sa grande force brute.

Élevé sur un bateau, il est très agile et pas mauvais à l'escalade. Dans sa prime jeunesse, c'était son travail d'ouvrir les voiles, et la voltige reste un art qu'il a toujours apprécié. Il n'était jamais rare de le voir mettre la main à la pâte même une fois devenu capitaine. Camorr est un nouveau terrain de jeu pour cela.

Il sait bien évidemment nager.

Il est un mauvais orateur en général, mais il a toujours su parler aux pirates et les inspirer, une qualité de leader qui n'est pas uniquement dût à sa grosse voix de ténor et à sa tendance naturelle à l'intimidation. Diriger des hommes ne lui fait pas peur.

Baigné dans la piraterie lui a donné un œil avisé sur les marchandises et un flair prononcé pour percevoir le mensonge. Avec un grand sens de l'observation, il essaye d'éviter le plus possible de se faire rouler le bec dans la farine.

They see me sailiiiin' They haitiiiiin'

“Il est grand temps que tu..”
“Ok, parfait, merci papa. Bon reste de ta vie, et si tu me croises, planque ta marchandise, parce que c'est chacun pour soi ! Bon vent, je vais saluer ma vieille avant de disparaître !”

Ronra s'était bien évidemment attendu à ne voir ni larmes dans les yeux de son fils, ni entendre sa grosse voix devenir chevrotante, et encore moins demander un répit. Mais le voir prendre la poudre d'escampette avec à peine un “au revoir”, le sourire au lèvres par dessus le marché, c'était tout de même un tantinet vexant. Il avait  déjà 18 ans, et bien évidemment le suspense de la raison de leur entrevue était au niveau négatif, mais sa hâte le gêna.

“Euh attends voir, tu sais déjà ce que tu vas faire ?” Fit son vieux loup de mer en retenant son fils par le bras, toujours vexé de voir que ce dernier était bientôt plus imposant que le sien. Son fils haussa un sourcil étonné, devant un tel geste.
“Trouver un autre bateau. Partir d'ici. Comme prévu. J'ai vraiment la gueule de celui qui va se trouver un manoir pour s'y installer ?”
“Oui certes, c'est une question ridicule...”
Il avait un peu plus de mal à lâcher son unique bambin qu'il l'aurait cru. Il comprenait un peu plus la réaction de son propre père à l'époque, mais n'en dit rien. Il avait passé sa vie à mettre des petites épreuves disséminé ça et là dans son apprentissage au sein du bateau, et il en avait réussi la plupart. Avec un ultime hochement de tête, il laissa son garçon quitter la cabine.

N'importe quel pirate aurait eu du mal à cacher la fierté de voir la chair de sa chair être si prometteuse. Mais Wilhelm n'avait jamais eu de traitement de faveur de la part de son géniteur, capitaine de son état, et c'était surement ce qui l'avait forgé. Il avait été comme tout les gamins de port Prodigue, du moins ceux qui avaient le même pedigree que lui. Poussé sur le bateau familial à 12 ans, il n'avait jamais rechigné sur la basse besogne. Ses mains percluses de durillons à force de corvées ménagères n'avait été que les fondations de ce qui allait le forger ce qu'il avait eu l'ambition de devenir : un grand pirate. Reconnu ou pas, peu lui importait, tant qu'il restait avec la mer, à faire ce qu'il désirait, rien n'était trop dur, ou trop contraignant. Après avoir manqué de briser l'échine de sa mère dans une dernière accolade d'adieu, il quitta le bateau d'un bond, prêt à en retrouver un autre sur le champ.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été sur la terre ferme, et il était pressé de la quitter aussi rapidement qu'il était venu. Tout lui semblait bien trop petit maintenant qu'il n'était plus un gosse de 12 ans. Il fallait dire que Wyl était d'une taille non négligeable pour son âge, les années d'entrainement avaient résulté à forger une silhouette imposante, et il y travaillait encore. Il y avait toujours mieux à faire, toujours plus haut à atteindre, et si tout le monde se rompait le cou à force de lever le nez pour lui parler, qu'il en soit ainsi.

Sa progression fut légèrement retardé par la sensation familière de quelque chose qui le tirait volontairement en arrière par la bribe de son sac. Il se tourna, en sachant bien qu'Aeron était l'unique responsable de cet assaut. Bien évidemment, il aurait du s'attendre à ce qu'elle refuse de le laisser partir sans elle. Il aurait fait pareil à sa place. Ils en avait souvent parlé, de ce moment où tout deux quitterait le nid pour aller se forger un peu plus à la vie en mer. Ils étaient tout les deux très nettement regardés par les passants, mais pas pour les mêmes raisons.  Il avait refusé de lui faire l'insulte de lui proposer de venir avec lui, elle savait très bien imposer toute seule ce qu'elle voulait. Après s'être fait allègrement gourmandé pour son départ inopiné, il lui adressa un sourire en coin et d'un geste sec mais pas violent la poussa devant lui.

“Marche devant, saleté. T'es tellement petite que je vais te perdre dans la foule.”

Le recrutement au Pourpre Déchiré n'attendait pas.


A wayward bunch of scoundrels.

Ils avaient révisé leur plan des centaines de fois, et à chaque fois c'était le même regard brillant qui illuminait le visage du géant, suivi d'un large sourire. Si les dix ans passés sur ce navire avaient été largement prolifiques, Wyl comme Aeron commençaient à s'y sentir bien à l'étroit, Et pour une fois, cela n'avait rien à voir avec la large taille du pirate, contrairement avec le fait de se sentir à l'aise dans une chemise. Tant et bien qu'il avait fini par les délaisser dans un coin de sa cabine.

Avec patience, il avait montré son enthousiasme et sa maîtrise en montant petit à petit les échelons de la hiérarchie de cette vieille coque pour finir par intégrer l'équipe de navigateur. Il aurait probablement pu accéder au poste de navigateur en chef d'ici une paire d'année, mais le capitaine était relativement frileux à l'idée de donner un rôle aussi important à un des représentant de cet étrange duo. Ces deux gamins avaient poussé bien vite, et si les deux marins de remplacement à l'époque n'avaient rien de bien effrayants, maintenant il avait deux adultes intelligents et débrouillards sur les bras, et avec les dents qui rayaient le plancher.

Wilhelm, bien qu'ayant couvé et protégé Aeron autant qu'elle en eut fait de même en temps voulu, jouissait d'une bonne réputation auprès des plus jeunes du navire. Le capitaine se voyait vieillissant et moins hardi que beaucoup l'aurait cru, et n'importe qui se battait aux côtés du jeune homme aurait vu la fougue de la jeunesse que beaucoup désespéraient de voir chez le dirigeant actuel. Mais le jeune pirate était patient. Il voulait son bateau, certes. Mais avant tout, il voulait LE bateau. Celui qui le ferait chavirer, et si possible, uniquement métaphoriquement.
Sûr de lui, de ses capacités, et de ne pas partir seul, Wilhelm avait passé des années à peaufiner sa vision du futur en tant que capitaine. La piraterie n'avait aucun secret pour lui, que cela soit de gérer une équipe, de naviguer en mer, ou même de faire affaire. Il avait assisté, apprit, retenu, et pratiqué. Rien ne le retenait plus, si ce n'est le moment fatidique qu'il prendrait pour un message divin.

Occupé à vérifier les cordages avec le reste de l'équipe, la jeune fille en haut des voiles s'égosilla qu'un navire était en approche. Le capitaine observa avec sa longue vue dans son coin, mais Wyl était déjà en train de grimper pour rejoindre l'annonciatrice. Il lui tapota paternellement la tête avant de prendre la longue vue, pour lui même voir ce que le capitaine hurlait actuellement de prendre pour cible.

La tignasse blonde d'Aeron apparut dans son champ de vision alors qu'il voyait le navire. Un large sourire carnassier orna le visage du colosse alors qu'il reposa la lunette.

“J'ai trouvé la perle rare. Empaquette tes culottes, on dort pas ici ce soir.”


Defy the odds against us


“ Travailler jusqu'à rembourser la totalité des frais de MON bateau ?!! Par Iono, je l'avais gagné de façon parfaitement correcte ! Si il voulait le garder pour lui, fallait peut être commencer par ne pas lui donner un nom aussi pourri, ça expliquerait en parti la raison pour laquelle il a été si facile à saisir : je connais personne avec assez peu d’ego pour rester sur “la belle envolée”. Le plus surprenant c'est qu'aucun des marins sur place ne se soit pendu de honte au mât avant qu'on arrive !”

Si Ettore Agresta avait sa vie entre ses doigts, Wilhelm n'avait aucunement l'intention de rester les bras croisés à servir un vieux pédant toute sa vie. Si il devait rester sage en sa présence, il en profitait pour laisser sa rage exploser dés qu'il se retrouvait seul avec sa compagne d'infortune. Il savait qu'Aeron partageait son point de vue, et ceci dit, pour une fois cela était bien égal au pirate.

Assisté à l'agonie des chats du bateau avait été déjà un dur coup des dieux, mais voir son navire, son cœur, sa vie, sa passion sombrer au fond de la mer n'avait pas été le plus facile à vivre pour lui. Son équipage décimé, et sa raison de vivre dormant avec les poissons, il n'avait même pas eu la force de lutter contre Agresta à ce moment précis. Il avait passé des heures complètement livide faisant les cents pas en s'arrachant les cheveux en hurlant tout les jurons qu'il connaissait pour ne pas détruire tout ce qui lui passait entre les pattes. Et finalement, le choc passé la colère était là, et il était hors de question de descendre complètement de cette manière. Il avait gagné son navire, quoique le pisse-froid en charge pouvait bien lui dire. Et le Captaine Rikkart refusait de mourir comme un con, sans bateau et si jeune. Il avait bien d'autres choses à faire avant d'y passer. Il avait beau faire illusion avec son regard noir et sa rage à fleur de peau, il était angoissé. Vivre sur la terre ferme, entre deux maisons et un passechat c'était bien trop lui demander.

Aeron semblait tenir un peu plus la tête haute, mais Wyl la connaissait bien, et avait bien reconnu l'espoir avec lequel elle s'accrochait au chaton qu'elle avait trouvé quelques jours plus tôt.
Posés dans une tour de garde que beaucoup de gueux aurait vu comme bien confortable, mais qui ne tanguait pas assez pour le pirate, il était plus morose qu'il ne l'avait jamais été. Certains de ses anciens matelots n'aurait probablement pas reconnu leur supérieur dont le visage sévère n'avait jamais été aussi fermé et les plaisanteries ne semblaient avoir plus aucun effet sur lui. Il semblait déjà enterré le temps des cuites à la lueur des étoiles, alors qu'il défiait n'importe qui au bras de fer.

A peine installé dans cet endroit, Wyl avait annoncé le reste des opérations, furieux, avec sa voix grave des mauvais jours, alors qu'il regardait le paysage déprimant de la ville à travers le trou de souris qui leur servait de fenêtre.

“Tiens le toi pour dit, Aeron : Je m'en cogne les joyeuses de que ce ça va nous coûter, mais je resterais pas dans cette ville à la con.”

Il fit volte face et fixa sa compagne de toujours dans les yeux, et pointa la fenêtre de l'index.

“Ce n'est pas Agresta qui me doit un bateau, c'est Camorr tout entier ! Je vais pas laisser cette grosse catin vérolée me dessiner une cible sur le cul pour qu'elle m'y enfonce son bras quand ça lui chante. J'irais fouiller jusqu'aux fondations et patauger dans sa merde si ça peut nous faire sortir de là !”

Capitaine Coussinet, qui semblait penser que Wilhelm était plus disposé aux câlins quand il était en train de gronder, sortit d'un meuble pour miauler autour de lui. Le pirate reporta son regard sur l'extérieur, faisant rouler ses épaules pour s'étirer en vu de l'action qui l'attendait.

“On devrait commencer par ce qu'on connait le mieux : les voleurs, les assassins et les crades. Et parce que j'ai toujours été chatteux, tu vas voir qu'on va pas pouvoir les approcher facilement. C'est pas en torchant le cul d'un noble qu'on pourra s'en tirer...”

Et dans la soirée, ils avaient du accompagner leur bourreau dans un banquet. Un banquet, par Iono. Ça puait la mauvaise blague, mais ça n'en était même pas une.  Si Aeron imaginait déjà les trucs à piquer sur place, Wyl trouvait soudainement que se dénoncer aux vestes jaunes n'était peut être pas le pire supplice finalement.

Avant de partir, Agresta lui tendit un bout de tissu. “Mettez cette chemise voulez-vous ? Histoire de ressembler à un être un tant soit peu digne.”

Wilhelm expira fortement par les narines, mais avec un sourire mauvais, l'enfila sans rien ajouter. Agresta eut un regard satisfait, mais le pirate compacta à peine ses muscles en croisant les bras et le tissu craqua littéralement sous la pression.

“Par Morgante, vous êtes proprement insortable !”

“Pour vous, votre altesse, je fais ressortir toutes mes qualités."